De l'or dans le sang

Un liquide précieux coule dans nos veines : le plasma. Sans lui, certains médicaments essentiels n’existeraient pas. Le marché mondial de cet or fluide pèse 31 milliards d’euros.
En France, le don de plasma est encadré, bénévole, et limité à 24 fois par an. Aux États-Unis, ce don est géré par des entreprises privées, rémunéré, permis deux fois par semaine. Résultat : deux tiers de ces médicaments utilisés en France proviennent du plasma américain. 

J'ai enquêté au cours de quatre années avant d'écrire ce livre sur le marché mondial du plasma où se mêle éthique, profits, inégalités, histoire de la sécurité sanitaire et technologie médicale.

De l'or dans le sang a été publié le 17 janvier 2024 aux éditions JC Lattès.

Ce livre a été soutenu par la bourse Brouillon d'un rêve délivrée par la SCAM.

Le plasma sanguin : un commerce très rentable

Pour écrire De l’or dans le sang publié chez JC Lattès, Clara Robert-Motta a enquêté aux États-Unis. Elle y a constaté que le don de plasma, ce dérivé du sang qui permet de soigner des maladies rares, est rémunéré entre 40 et 100 dollars. Certains donnent leur plasma plus de 100 fois par an pour gagner leur vie. Des centres de collectes, gérés par des sociétés privées, sont installés aux abords des quartiers populaires, des campus, ou à proximité de la frontière mexicaine.

Clara Robert-Motta : « En France, 65 % des médicaments utilisés proviennent du plasma américain » - Elle

C. R.-M. Le plasma est le liquide dans lequel baignent les cellules du sang. Il compose 55% du sang. Ce plasma est composé à 90 % d'eau et le reste sont des protéines, utiles pour les cellules, pour les défenses immunitaires, coaguler, etc. Il permet de soigner les personnes immunodéprimées et certaines maladies auto-immunes grâce aux immunoglobulines, les hémophiles grâce aux facteurs de coagulation et les personnes en réanimation grâce à l’albumine. Selon le rapport Véran, il y aurait 500 000

Le plasma, cet or médical qui vient de notre sang

« Mais au fil de mes investigations, je me suis rendu compte que ce n’était pas aussi simple d’opposer “ la méchante rémunération ” », pratiquée aussi dans des pays comme l’Allemagne, la Tchéquie, la Hongrie, l’Autriche et la Chine, aux « gentils » « dons des bénévoles. C’est beaucoup plus complexe car il y a d’abord, derrière ce commerce, des patients qui ont besoin de traitements », explique-t-elle.

Pour ces médicaments et notamment pour les immunoglobulines, « la France, l’Europe et le monde